Mon "départ"
Mario Universalis a été une porte vers une culture du web plus vaste, m'ammenant à m'ouvrir à d'autres choses, de lurker des forums et d'avoir un PC portable un peu plus puissant pour Noël 2011 afin d'enfin jouer à des jeux PC plus récents. L'occasion de découvrir Team Fortress 2, les Portal, Skyrim et Minecraft. Mais en parallèle, bons nombres de membres avec qui j'avais tissé des liens, présents sur No-Life Town et Clan Création étaient partis du forum, puis une certaine lassitude s'est installée et à côté je m'intéressais à ce qui se passait sur un autre forum, à être actif au sein d'une autre communauté, abandonnant progressivement Mario Universalis. Ce n'était pas ma volonté à la base car sinon j'aurais aimé faire un pavé d'adieu à MU et passer à autre chose. J'ai accepté d'être contactable en étant sur les groupes Skype et aujourd'hui serveurs Discord associés à la communauté, mais j'ai jamais réellement repris contact et était actif. J'ai l'impression que ce comportement était malheureusement assez commun, des membres arrivent et partent et on ne sait pas ce qu'ils deviennent mais des fois on pense à eux.
La fin de Mario Universalis
Après mon départ, la communauté est restée active quelques années, jusqu'à finalement ralentir et petit à petit s'éteindre. Le site a arrêté d'être mise à jour, pour devenir d'abord un temps Le Chomp Enchaîné puis un compte Twitter et un blog sous Notion. Le forum est passé en mode archive, on peut toujours le consulter, mais pas poster de nouveaux messages. Enfin la communauté est présente sur des Discord, et certains sont encore actifs sur Internet, continuant de créer, même si je ne suis pas vraiment ce qu'ils font. La fin de Mario Universalis est lié aussi aux évolutions du web, l'arrivé des réseaux sociaux a particulièrement fait du mal aux forums, la mainstreamisation du web s'étant fait dans un cadre commerciale, avec des plateformes qui veulent faire du profit, des interfaces addictives et donc occupant plus de place et d'attention que des petites communautés et fansites. J'attache à Mario Universalis un web plus anarchique, chaotique et libre, et malheureusement cette période étant révolue, certains éléments de cette culture ont du mal à perdurer sereinement, ou sont mal perçus.
Open source
Mario Universalis avait parmis ses membres des grands défenseurs de Linux comme on pouvait en retrouver beaucoup à l'époque mais en moins chiant, car mine de rien, les utilisateurs de Linux pouvaient être perçu comme des prêcheurs d'une religion. Mais il y avait derrière une culture de l'open source, du logiciel gratuit et de défendre une culture du collaboratif qui tend à être invisibiliser. On peut regrettrer les entreprises qui se font de l'argent sur des projets qui dépendent de l'open source sans pour autant y contribuer directement. Heureusement l'alternative existe et se développe face à la merdification de bons nombres de programmes. Blender a réussi, Firefox non mais avec les pubs sur Chrome, on peut espérer que les gens seront prêt à faire le changement pour avoir un vrai Ublock Origin. Photopea existe comme alternative à Photoshop en plus de Gimp. Le Fedivers s'est beaucoup développé même si a échoué à s'imposer pour remplacer Twitter, Reddit ou encore Discord. Valve a grandement contribué à développer le gaming sur Linux pour proposer une alternative à Windows. Ça manque d'un vrai mouvement pour pousser au changement, on peut espérer que les dominants se tirent des balles dans les pieds à force de vouloir tout monétiser.
Emulation
L'accès à des vieux jeux, l'archivage, mais aussi la modernisation de ces titres est du avant tout à l'émulation des consoles et la distribution des roms et isos. D'un côté, les émulateurs sont meilleurs, et on commence à arriver à émuler des consoles plus récentes, on a la scène du romhack et modding qui a créé du contenu incroyable, les projets de décompilation ont également permis de porter des jeux sur PC et d'améliorer leur compatibilité et leur possibilité d'être moddé. Mais de l'autre côté, Nintendo ont fait fermé des sites, ont mis des gros coups de pression sur l'émulation Switch avec l'arrêt de Yuzu et Ryujinx (même si encore utilisable). J'ai toujours un peu peur de la manière dont les entreprises peuvent chercher à criminaliser l'émulation et j'espère que l'omniprésence de celle et certaines initiatives peuvent aider à lutter contre des acteurs comme Nintendo.
Piratage
J'en ai marre de la manière dont on chercher à pousser ce discours autour du piratage : "c pa bien", "c pa légal", "fau payer les créateur" car tout ça passe à côté de la réalité qu'offre le piratage. On a accepté le droit d'auteur et la propriété intellectuelle étaient des bonnes choses, surtout dans un système capitaliste, sauf que non, c'est de la merde et le piratage est devenu malgrès lui est un moyen d'outrepasser un système dépassé et injuste. La culture, l'art et bien d'autres choses poussent à penser à un système plus équitable, plus libre où on aurait plus de choix sans être limité par l'argent, et c'est dans ce contexte que je défends le piratage comme une alternative à un système injuste. On aura beau défendre le patrimoine de la culture auquel le piratage a contribué, on aura beau expliquer les problèmes des services (prix régionaux, accessibilité, pubs, résolution, etc) ce qui a effectivement aidé à pousser le développement pour le mieux sur certains aspects de certaines platefomres comme Steam, pourtant il faut en réalité défendre le piratage sans avoir besoin de le justifier.
Conclusion
Mario Universalis a été une expérience unique qui m'a permis de 2008 à 2012 de découvrir ce qu'était réellement l'intérêt du web en tant qu'espace et culture. J'ai vécu des années incroyables alors même que le quotidien IRL au collège pouvait être difficile. J'ai toujours du mal avec la manière dont le web a évolué quand bien même je trouve qu'il était normal, prévisible que ça évolue de la sorte, probablement que ce qui me gène le plus est le fait qu'Internet n'est plus devenu une vie alternative mais bien une extension de l'IRL, pour le meilleur et pour le pire. A aucun moment j'ai envie de revivre cette époque, car à part la nostalgie, je trouve qu'il y avait énormément de problèmes, des comportements banalement mauvais, de la haine, du cyberharcèlement pour des raisons débiles. Seulement, j'aurais aimé que le meilleur de cette époque, nottament en terme de plateforme soit toujours là, car clairement, les réseaux sociaux, la monétisation, les algorithmes de recommendations, sont les plaies de l'Internet actuel, où on oublie le passion, le partage, le plaisir simple, le fait de créer sans se poser de questions sur l'argent ou l'audience.
On se retrouve pour parler du dernier gros morceau de cette histoire, la communauté qui m'a fait quitter Mario Universalis.